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Autodérision

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7 mars 2009

Mon année Erasmus à madrid

Mon année Erasmus :

Je dis Erasmus, et j’entends tout de suite « l’auberge espagnole ». Je dis Espagne et j’entends « fiestas, tapas, botellon… ». Je dis Madrid et j’entends «40 étudiants de ma fac parisenne».

Parlons tout d’abord du contexte de mon départ : deuxième année de licence, grosse envie de partir, dossiers en préparation, résultats qui tombent : 6ème sur liste d’attente. L’été passe avec lui toute possibilité de départ en année Erasmus. Le 24 septembre, un appel : « êtes-vous toujours prête à partir en échange à Madrid pour un an ? » Là beaucoup de problèmes me traversent l’esprit : « où habiter ? Comment tout préparer pour la rentrée universitaire une semaine plus tard ? » C’est la chance d’une vie, je dis oui !

Tout se précipite, le billet d’avion à prendre, les bagages à faire, les adieux… tout ça en une semaine !

Le 30 septembre 2007, je suis dans l’avion en direction de Madrid.

Chapitre 1 : Le premier mois à Madrid.

Je débarque, la rentrée est demain, je ne sais ni où je vais vivre cette année, ni les cours que je vais suivre. Gros coup de panique, mais heureusement des amis français m’hébergent. Il ne me reste plus qu’à aller à la fac pour découvrir ce qui m’attend. Là première rencontre avec les autres Erasmus de ma fac française que j’avais déjà contacté par e-mails pour avoir quelques détails. Il est bon de savoir déjà, qu’une seule personne avait répondu à mon appel au secours : V. Bref, je les croise devant le bureau des relations internationales. Là l’ambiance n’est pas très chaleureuse, mais je mets ça sur le coup de « on ne se connait pas ».

Les détails administratifs étant réglés (au bout de nombreuses semaines), je me mets à la recherche de ma colocation. Emploi du temps type d’une journée de recherche : aller chercher segunda mano, éplucher les annonces, appeler celles qui pourraient être intéressantes, aller visiter les appartements. Madrid est une ville pleine de surprises, tout ce qui est décrit d’une manière correspond en réalité l’opposé. Si l’annonce vous dit haut plafonds par exemple, cela signifie que l’appartement est situé sous les toits. Si on vous dit que vous vivrez avec deux colocataires, un homme et une femme, c’est en fait que vous vivrez avec un couple, tenir la chandelle peut s’avérer très fun ! Autre chose, si vous êtes gay, vous avez bien plus de chances de trouver un appart, donc songer à faire votre comming out avant votre venue, ça vous évitera bien des soucis dans la recherche d’un appartement.

Parlons plutôt des français chez qui je vivais. S. et M. Pour mieux les comprendre, il faut savoir qu’ils sont ensemble depuis 4 ans, ils vivent dans l’ancien appartement de max et sa colloc, et ils se sont rencontrés en Espagne. M. est très marrant et a pour caractéristique première d’aimer être torse nu. Presque tous les soirs en rentrant du boulot c’est la première chose qu’il fait.  M. est très indépendant, il ne compte pas se marier, ou officialiser de quelque manière que ce soit sa relation avec S. C’est pourquoi S. n’apparait pas sur le bail de l’appartement. Ceci est extrêmement important car c’est en fait le détail qui régit tout l’appartement. Un exemple ? La machine à laver. Cette dernière à sa poignée de porte cassée, M. est le seul à savoir l’ouvrir avec une pince. Résultat des courses, comme S. n’apparait pas sur le bail, elle refuse d’appeler la propriétaire. Et comme M. ne veut pas modifier le bail, elle appelle max à chaque fois qu’elle en a besoin pour gérer les machines.

M. et S. partent environ tous les weekends, mais jamais seuls. A chaque fois, des amis les accompagnent. Un weekend ils ont failli se retrouver seuls, ils m’ont appelés toute l’après-midi pour être sur si je ne voulais pas venir. Bref M. et S. sont à 29 et 30 ans très engagés l’un envers l’autre.

Chapitre 2 : les français (parisiens) en Erasmus.

Pourquoi je n’aime pas l’expérience Erasmus ? Je crois que je n’ai pas vraiment compris comment la vie Erasmus/étudiante devait se dérouler. Premier exemple, vous sortez de cours, vous êtes aux portes de la fac, tout à coup vous vous rendez compte que vous avez oubliez votre gilet dans la salle. Quelle réaction un bon Erasmus devrait adopter ? Aller chercher son gilet ? Non ! Ben voyons ! Ce n’est qu’un gilet « zara », il suffit d’aller s’en acheter un autre.

Autre règle qui s’impose : n’avoir aucune honte de qui on est. V. aime beaucoup sa maman et cette dernière le lui rend bien. Une nuit, V. (qui dort très mal en ce moment) a fait un cauchemar : sa maman était entrain de mourir. A son réveil, paniquée, elle envoie un message à sa maman : « maman je t’aime » et bien sa maman l’aime aussi puisqu’elle lui a répondu «  et moi donc si tu savais ma chérie !» Vous voyez, je ne suis pas assez sentimentale pour « kiffer la life Erasmus ».

Autre problème, un jour vous prenez un taxi, vous y oubliez votre portefeuille, catastrophe ! Une personne normale irait chez h&m pour le remplacer, mais V., elle, commence à faire une étude de marché chez Prada pour choisir son nouveau portefeuille.

L’Espagne c’est le pays d’Inditex, donc des Zara, Lefties, Bershka à profusion ! Le paradis pour certains, mais une vraie étudiante parisienne qui se respecte défend ses couleurs, et ne fait son shopping que chez des marques françaises : maje, zadig et voltaire, comptoirs de cotonniers, etc… V. ne porte jamais deux fois le même hauts, ou alors que pour des occasions très particulières, et elle dit à qui veut l’entendre qu’elle ne peut envisager de passer un mois sans faire du shopping, c’est vital !

Quand il s’agit de préparer son weekend, V. choisit sa destination au dernier moment pour pouvoir être sure de profiter du soleil où qu’elle aille. Marrakech ? Non déjà vu ! Ibiza ? Non trop surfait et superficiel ! Concernant les billets de trains, elle ne choisit que la classe moyenne (il y a trois sortes de classe en Espagne). Quant à voyager en car, beaucoup trop long et fatigant selon elle.

V.vit en colocation avec deux garçons (des français), un weekend d’avril, sa maman a passé une nuit là bas, son avis : un besoin urgent de femme de ménage. Donc V. est, à un mois et demi de son retour en France, en pleine recherche. Elle m’a fait part un jour de sa découverte de cafards dans son appartement, je lui ai proposé d’appeler un spécialiste de l’insecticide, cette idée à semblé la ravir.

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